mercredi 7 avril 2010

rendre à César...Petit billet sur la naissance par césarienne.

Suite à mon précédent billet, on m'a posé des questions sur la césarienne... Longtemps je me suis sentie incapable de relever sur le sujet, mais à l'aube d'une nouvelle expérience de la césarienne je me sens prête à raconter.

Pour Jules , j'ai fait ma préparation à la naissance, les 8 séances, sagement. 8 séances pendant lesquelles on nous a présenté la naissance, l'épisio'... où il a fallu présenter leur périnée à beaucoup des jeunes mamans ébahies d'avoir un truc comme ça sans le savoir... héhé. On a causé de trucs de femmes, de trucs de mères... on nous a glissé que ce serait des fois dur, mais que quand même ce serait Absolument merveilleux et magique et naturel et tout et tout et tout... Bien sûr, le bébé serait le plus beau du monde et on l'aimerait au premier regard et on se reconnaitrait immédiatement, chabada bada.
L'espace de cinq minutes on a quand même passé en revue les "complications": mort nés, malformations, handicaps, manque d'oxygène, réanimation, tuyaux et dans le paquet la césarienne... vite vite énumérées ces complications mal rangées et rebutantes on été vite vite vite été poussées d'un revers de la main puisque de toute façon ça ne nous arriverait pas (bien découper la phrase en syllabes façon mantra), hein, y a pas de raison. Et si on vous racontait cette naissance dans le couloir, incroyable! On finira la préparation en vous assurant qu'en bonne-mère-aimante-et-parfaite vous aurez suffisamment de lait pour éradiquer la faim dans le monde et hop on vous refile l'adresse du lactarium et de la leche league en prenant un air conspirateur presque gourou; "viens! rejoins nous! luttons contre l'industrie de la biberonnerie". On aura à coup sûr oublié de vous dire que les dits biberons sont remplis de cochonneries et interdits dans certains pays et que ce serait plus judicieux de prendre des biberons en verre au cas où tu n'aurais pas la possibilité d'allaiter... de toute façon tu t'en fous puisqu'appliquée à essayer d'être une bonne mère tu te dis que tu vas allaiter jusqu'à ses deux ans minimum et à la demande siouplé!
Tu n'auras pas posé de questions sur la mort subite du nourrisson, de peur d'effrayer tes comparses bisounours, ni sur les autres doutes affreux qui t'assaillent quand tu ne réussis pas à dormir, de peur de passer pour une future mère assez incapable et les séances se terminent.
Certainement tu auras acheté deux trois bouquins pour tenter de répondre aux questions tabous, des bouquins écrits par des mémés et qui t'auront torché elles aussi un chapitre "complications en vrac", abominable, avec deux trois trucs effrayants en plus auxquels tu n'aurais pas pensé toute seule.
T'as la trouille au ventre en plus de tout ce qui le rempli et voilà que la date du terme arrive.
Le bébé tarde à se pointer, on te déclare que là c'est vendredi soir, on ne peut rien pour toi, tu reviens lundi pour déclencher parce qu'il manque de liquide amniotique. Toi qui n'es pas médecin tu te fais des films tout le weekend parce que, forcément, ton bébé ne baignant plus dans assez d'eau il doit être en souffrance, sans compter les contractions qui le secouent inutilement toutes les deux minutes depuis deux semaines. Tu flippes comme une dingue entre deux moments de joie immense à l'idée de rencontrer enfin celui pour qui tu vis jour et nuit depuis 9 mois maintenant. Tu te dis que cette fois tu vas enfanter, tu vas devenir une vraie femme, une mère... tu vas rentrer dans le cercle... tu te déroules le film de la naissance: ton chéri en pleurs te vouant une admiration sans borne, les sages femmes discrètes; tu as tout fait toute seule c'est pour ça que tu as précisément choisi une maison de la naissance... tu es à peine décoiffée quand enfin le divin enfant joufflu vient se poser entre tes seins et que tu sens cette petite boule d'amour se délecter de ton colostrum salvateur. Tu t'endors, t'as presque plus peur d'avoir mal.

... à suivre.

6 commentaires:

  1. ça me rappelle vaguement quelque chose tout ça .... ;o)

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  2. moi je dis, il est temps de changer de sage-femme!
    les fleurs et cœurs ne volent pas dans l'air lors de l'accouchement, césarienne ou pas, péri ou pas...
    et pour l'allaitement, idem... Une de mes phrases "chocs" préféré de prépa à l'accouchement: l'allaitement, c'est comme la marche, c'est naturel mais ça s'apprend ;o)

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  3. oh ! me voilà ramenée 6 ans en arrière...
    mêmes troubles, mêmes inquiétudes, mêmes sentiments, mêmes peurs...
    des troubles, des inquiétudes, des sentiments, des peurs sur lesquels je n'ai jamais pu ou su mettre des mots,
    merci

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  4. Je n'ai pas eu de césarienne ma belle... Mais une 2e grossesse sur-médicalisée, un suivi de compét', des échos hyper pointues, etc... En gros, tout le charme de cette grossesse s'est vite envolée, longtemps ça m'a pesé, parce que je savais que c'était notre dernier bébé...
    Alors je pense comprendre ce sentiment mitigé que tu peux avoir sur tout ça...
    Bises.

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  5. la suite, la suite !!
    Je vois bien de quoi tu parles avant même d'y arriver (pour ce qui est de l'accouchement en tout cas), je ressens beaucoup cette pression pour allaiter à tout prix et tout le toutim ultra naturel dans tous les sens alors qu'on a avant tout besoin de faire ce qui nous ressemble, et qu'on peut tout à fait ne pas se découvrir si "bio" que ça quand il s'agit de faire sortir ce bébé au diamètre cranien impressionnant...
    Pourtant, tu vois, j'ai choisi d'accoucher dans une maternité très physiologique, mais j'essaie de ne pas me faire d'illusions : ce sera ni tout rose, ni tout noir, mais ce sera la naissance de mon premier bébé et forcément ça restera un souvenir inoubliable...
    merci en tout cas de raconter tout ça ! ça déculpabilise je trouve !!

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