vendredi 20 novembre 2009

5:30

ce matin à 5:30 j'ai été réveillée par un fils patraque. J'ai fini la nuit, sans sommeil, sa tête pleine de cheveux dans le cou. Et j'ai rêvé tout debout à mes nuits d'avant. Je suis une maman louve, j'étais un oiseau de nuit... j'irais bien battre à nouveau le macadam et le zinc... j'irais bien pousser de temps en temps les grandes portes battantes des salles de concert... Je me souviens des escaliers avec leur lino antidérapant pour éviter aux soûlauds de les dégringoler, des toilettes néons avec les autocollants du sol au plafond et de leurs lourdes portes en bois. Je me suis souvenu des au revoir du petit matin, sous les réverbères, des vélos dégonflés, des rencontres incroyables, impromptues sur le chemin des retours...
Je me suis languis des confidences susurrées entre deux demis et de leurs yeux qui brillent. Son sourire quand je montais la marche et que j'enlevais mon chapeau cloche. J'ai regretté les fou rires. J'ai pu sentir la fumée glisser entre mes lèvres, et les petites bulles éclater sous la mousse. J'ai senti mon vieux rouge à lèvre de quand je prenais le temps de me faire belle pour aller vivre dehors des moments doux. J'ai repensé à mon petit coin, là où j'aimais bien me cacher pour les regarder faire le spectacle, et aux réveils le lendemain quand pour le reste du monde c'était presque le soir. J'aurais presque pu sentir le tissu en jean de cette voiture, et l'odeur des bords de sèvres embrumés. Les fins de nuits en silence, ou presque... à écouter un vieux disque en dessinant et en rêvant à après...
6:30. Juste le temps de regarder par la fenêtre les rues désertes du village et penser à celles de la grande ville où la vie de s'arrête jamais où la nuit ne durent que les moments doux.



4 commentaires:

  1. mmmmmmh.. Ce monde-là, je vais m'y replonger à toute petite dose homéopathique cet après-midi, le temps du sound-check de mon Doux... mais qu'est-ce que j'aimerais rester pour la soirée, et tous les concerts...

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  2. J'aime ce texte qui me rend un peu nostalgique... que de souvenirs...

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  3. C'est bien de pouvoir se replonger dans ces plaisirs là, dans cette nostalgie. Et puis c'est bien aussi de se dire que cette vie, on a l'a vécue, on en est encore pleine, et qu'il suffit de la convooquer pour la retrouver.

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